ALETHEIA n°65 - La sécularisation - Société et religions - Décembre 2024

La sécularisation est un concept complexe, voire ambigu, à la confluence entre sociologie des religions et philosophie. À l’origine, le terme est emprunté aux pratiques courantes de l’Église où il désignait : "un processus (...) de transfert de propriété d’une institution ecclésiastique à une institution séculière, processus posant ainsi une distinction entre le religieux et le séculier compris comme non religieux". 

Le concept, dans un premier temps, permet ainsi de réfléchir à l’avènement d’une société européenne de plus en plus laïcisée, ce terme pouvant se comprendre en deux sens : désolidarisation de la sphère religieuse par rapport à la sphère publique ou déclin du religieux.

(…) Mais plutot que de parler d’une sortie de la religion, il faudrait plutot voir dans la mutation du monde occidental un processus de désacralisation des valeurs et des institutions qui franchirait une nouvelle étape, dans une sorte de maturation de la modernité.  

(…) La mondialisation dilue aujourd’hui ce phénomène. (...) ce qui semble apparaître aujourd’hui ne serait en réalité qu’une nouvelle élaboration des structures sociales et individuelles indispensables à l’existence. Il s’agirait finalement d’un processus de reconfiguration du religieux...

(...) En revanche, une telle hypothèse laisse une certaine insatisfaction du point de vue de la recherche du sens, et donc d’une analyse en profondeur du phénomène (…). Nous nous trouvons sans doute là devant une limite typique du paradigme de la sécularisation mais qui permet en creux de l’identifier à sa juste mesure. 

Cf. Note sur la sécularisation, Fr. Jean-Damien Chomette